Ouest-France / Pays de la Loire / Sarthe
Les chevaux et poneys doivent recevoir tous les ans la visite du dentiste.
Rassuré par la voix calme de ce professionnel - et par les quelques friandises qu'il lui tend - Igor consent finalement à se laisser poser un ouvre-bouche, cet instrument en métal servant à maintenir la mâchoire grande ouverte. La séance peut désormais commencer.
« La plupart du temps, le travail consiste à éliminer les surdents qui se forment dans la bouche du cheval et à niveler la surface de mastication », indique le dentiste. Les dents d'un équidé poussent en effet de 3 à 4 mm par an et s'usent lorsqu'il mâche. Si l'usure est irrégulière, comme c'est souvent le cas, le cheval ne peut plus manger correctement et peut avoir mal. Il risque alors de perdre du poids, de développer des problèmes de digestion ou même de se bloquer le dos. « L'état des dents agit sur tout le reste », avertit le dentiste.
S'adapter à chaque cheval
Pour éliminer les surdents, François de Badereau utilise des râpes manuelles ou une fraise électrique. « Il est important de bien connaître le passé des chevaux et leur caractère pour ne pas les traumatiser », explique-t-il. Pour Igor, par exemple, hors de question d'utiliser un appareil électrique... cela fait bien trop de bruit ! Face à la râpe manuelle, en revanche, il ne bronche pas et reste immobile tandis que le dentiste lime successivement les rangées de dents supérieures et inférieures.
Pour contrôler son travail, François de Badereau passe régulièrement ses doigts sur toutes les dents du cheval. A la fin de la séance, il nettoie la bouche d'Igor avec une poire à eau et lui donne quelques friandises : une manière de se faire bien voir mais aussi de vérifier que le cheval mastique correctement. Une intervention simple de ce type dure en moyenne une demi-heure et coûte une cinquantaine d'euros.
Certains chevaux moins chanceux qu'Igor peuvent cependant nécessiter une intervention plus lourde qu'un simple ponçage... Un équidé sur trois développe en effet des dents de loup ou des dents de cochon, qui comme leur nom l'indique n'ont rien à faire dans la bouche d'un cheval. « Ce sont des dents qui poussent devant les prémolaires et qui nécessitent bien souvent d'être arrachées sous anesthésie, ce qui implique l'intervention d'un vétérinaire », explique François de Badereau. Heureusement aujourd'hui à l'Antonnière, c'est simple limage pour tout le monde !